Qui a écrit la Bible ? Comme croyant, comment répondre à cette question qui concerne notre foi ? Comment prendre en compte les recherches historiques et archéologiques concernant la Bible ? Le frère Grégoire Laurent-Huyghues-Beaufond, op, nous donne des éléments de réponse.
Nous disons que la Bible est parole de Dieu, qu’elle vient de Dieu ; alors on imagine Dieu qui parle et l’auteur biblique qui note tout, sous la dictée, comme une machine à écrire.
Si Dieu avait voulu écrire la Bible, il se serait passé des hommes. Il aurait créé un livre parfait qu’il aurait donné aux hommes. Dans la foi chrétienne, nous ne disons pas que Dieu a écrit la Bible, mais nous disons qu’il a inspiré la Bible. Et toute la différence est là !
Le Caravage avait peint un tableau de Saint Matthieu écrivant son évangile comme un automate, manipulé par un ange. Ce tableau a été refusé par ceux qu’ils l’avaient commandé. Quand nous disons que Dieu inspire la Bible nous disons qu’il passe par l’intermédiaire d’un homme en lui laissant sa pleine liberté comme auteur. L’Esprit-Saint allume une lumière particulière dans l’âme de l’homme. Cette lumière vient éclairer ce que contiennent la mémoire, l’intelligence, l’imagination de l’auteur et tout cela passe à travers lui jusque dans les mots qu’il écrit.
Dieu inspire l’auteur biblique ou plutôt les auteurs de la Bible. L’étude historique permet de voir que la Bible a été écrite sur plus d’un millénaire. Les auteurs bibliques les uns après les autres ont lu, relu, corrigé… Et peu à peu, la Bible s’est constituée comme une bibliothèque se remplit au fur et à mesure. La Bible est donc bien une parole humaine avec ses richesses, avec ses beauté, avec son histoire, avec ses limites et ses imperfections. Mais elle est aussi parole de Dieu. C’est ce que le Concile Vatican II a dit lorsqu’il emploie le mot auteur pour désigner à la fois Dieu et les hommes qui ont écrit la Bible.
Croire en l’inspiration de la Bible interdit toute lecture fondamentaliste c’est-à-dire une lecture qui croit que c’est Dieu qui parle directement sans passer par aucune médiation humaine ou historique. Au contraire, il est nécessaire d’interpréter pour entendre la parole de Dieu dans la parole humaine."